Au cours des années 90, à la suite de l’annonce de la création potentielle de nouveaux centres de santé communautaires (CSC) dans la province dans les années à venir, la communauté francophone de la région se mobilisait et déposait une première demande pour l’obtention d’un CSC dans le territoire de Sudbury-Est. Cette demande ne porterait aucun fruit.
En 1999, deux infirmiers praticiens s’établissaient dans le territoire de Sudbury-Est pour y mettre sur pied une Clinique de soins infirmiers sous la tutelle du Centre de santé communautaire de Sudbury. Constatant l’ampleur des besoins en matière de soins de santé primaire dans le territoire et le départ à la retraite imminent des seuls médecins établis dans le territoire, ces deux personnes se mirent à discuter avec la communauté pour déposer à nouveau une demande dans le but d’établir un CSC dans la région. On envoie une deuxième demande en 2001; encore une fois, le projet ne reçoit pas la réponse escomptée.
Un groupe de personnes engagées tentèrent de mettre en place tous les éléments qui engendreraient une réponse favorable de la part du gouvernement. On vient donc à obtenir des trois municipalités qui seraient éventuellement desservies (Markstay-Warren, St. Charles et la Rivière-des-Français), la promesse qu’elles construiraient dans leur territoire respectif un édifice qui abriterait un point de service du CSC.
La municipalité de St. Charles, anticipant la création d’un CSC, décida de transformer un édifice en centre multiservices et d’y accueillir les infirmiers praticiens qui seraient bientôt le noyau de l’équipe du CSCSE.
En 2003, on revoyait la demande et la soumettait encore une fois. En prévision d’une réponse favorable, on décida alors d’incorporer l’organisme en bonne et due forme. Malheureusement, la demande n’était pas retenue pour la première vague de création de CSC dans la province.
Au début de l’année 2005, le groupe persistait; anticipant la création d'un certain nombre d’équipes de médecine familiale (ÉMF) dans la province, on revoyait la demande pour répondre aux critères de ce type de clinique. En étudiant cette demande, le Ministère de la Santé constata que la région avait davantage besoin d’un CSC que d’une ÉMF; en novembre 2005, suite à une 5e demande, on annonçait enfin que Sudbury-Est recevrait le financement pour la mise sur pied d’un CSC en 2007.
En avril 2007, la Clinique de soins infirmiers devenait officiellement le Centre de santé communautaire de Sudbury-Est et en août, elle embauchait sa première direction générale.
Le Centre de santé communautaire de Sudbury-Est en est un parmi 73 centres de santé en Ontario. Il est le seul fournisseur francophone de services de santé dans la région de Sudbury-Est qui dessert la communauté dans les deux langues officielles.
Il est géré par un conseil d’administration composé de neuf (9) représentants de la communauté francophone (trois pour la Rivière-des-Français, trois pour St. Charles et trois pour Markstay-Warren). Environ 90% de son financement provient du Réseau local d’intégration des services de santé (RLISS) du Nord-Est par le biais d’une entente de responsabilisation. Le reste de son financement provient d’une variété de projets et de collecte de fonds.
Le Centre de santé communautaire de Sudbury-Est (CSCSE) est un organisme sans but lucratif qui offre un accès facile à un large éventail de services et programmes axés sur les clients.
Sous un même toit, des médecins, des infirmières praticiennes, des infirmières autorisées, des intervenants en santé mentale, des diététistes, des promoteurs de la santé et d’autres professionnels travaillent en équipe interprofessionnelle pour offrir des services de santé essentiels.
Le CSCSE offre des soins personnalisés selon les besoins des clients et de la collectivité. Les programmes visent à réduire les causes profondes de maladies et de blessures grâce aux aspects préventifs qui y sont présentés.
Le CSCSE réussit particulièrement bien à augmenter l’accès aux soins dans les collectivités qui ont eu traditionnellement de la difficulté à obtenir les services et programmes nécessaires pour rester en santé. Ces collectivités comprennent les groupes linguistiques et culturels minoritaires, les personnes vivant dans des communautés éloignées et mal desservies, les citoyens à faible revenu, les sans-abris et les personnes âgées.
D'avril 2007 à septembre 2008, le CSCSE était sous la direction du Ministère de la Santé et de soins de longue durée. En octobre 2008, il fut transféré au Réseau local d’intégration des services de santé du Nord-Est (RLISS du NE).
En avril 2009, le Centre de santé communautaire de Sudbury-Est signait sa première entente de responsabilisation en matière de services (2009 à 2011) avec le RLISS du N.E. En 2011, il signait sa seconde entente.
En septembre 2009, l’équipe déménageait du site préliminaire au nouveau site de Noëlville, situé au 44, rue St. Christophe, un édifice multiservices construit par la municipalité de la Rivière-des-Français.
À l’été 2011, l’équipe du CSCSE s’installait dans de nouveaux espaces situés au 39 Lafontaine alors que la municipalité de Markstay-Warren se dotait à son tour d’un édifice multiservices.
L’ACSO (Association des centres de santé de l'Ontario) a été officiellement constituée en personne morale le 30 novembre 1982, mais l’idée et l’état d’esprit qui ont mené à sa création remontent à bien avant cela. En fait, sa création s’est imposée d’elle-même. L’ACSO a en effet vu le jour au moment où les programmes et mécanismes de financement se sont orientés vers la promotion des soins de santé primaires et des programmes de promotion de la santé en Ontario.
Les centres de santé existent en Ontario depuis le milieu des années 70. Il existe toutefois une exception : le Group Health Centre de Sault Ste. Marie a ouvert ses portes en 1962. En 1975, aucune distinction n’était faite entre les centres de santé communautaire (CSC), les centres de santé et les organisations de services de santé communautaire (OSSC). À cette époque, tous les centres étaient considérés comme des projets-pilotes et le financement provenant du ministère de la Santé se fondait sur ce principe. Tous les centres étaient financés au moyen de mécanismes de paiement par capitation. Toutefois, les centres qui n’étaient pas considérés comme financièrement viables recevaient un budget de programme et étaient censés passer au paiement par capitation dès qu’ils devenaient financièrement viables. Ces centres, aujourd’hui des CSC, ont continué de recevoir un budget de programme, vu comme le financement convenant le mieux aux types de programmes, au fonctionnement et à la philosophie utilisés par ces centres pour fournir leurs programmes et services.
Des représentants divers « centres de santé » se sont mis à discuter de façon non officielle de la nécessité de créer un organisme qui leur permettrait de traiter les questions d’intérêt commun. Engagés à l’égard du concept de soins de santé primaires, ils ont décidé de créer une association, jugeant que c’était là une « idée dont le temps était venu », et c’est ce thème qu’ont ressortir le premier symposium et la première rencontre de l’association, intitulés « An Idea Whose Time Has Come ».
En 1982, le ministre de la Santé à l’époque, Larry Grossman, a annoncé que les CSC et les organisations de services de santé communautaire ne seraient plus des projets-pilotes, mais qu’ils feraient partie des services de soins de santé destinés à la population en général. Des objectifs de taux de croissance annuelle ont été fixés pour que ces organismes puissent prendre de l’ampleur dans toute la province. Le ministre a également fourni un soutien financier à l'appui de l’Association des centres de santé de l’Ontario et de ses activités.
Sous la direction des ministres de la Santé, Murray Elston et Elinor Caplan, les centres de santé ont commencé à prendre de l’essor. En 1987, le premier ministre David Peterson a annoncé l’intention du gouvernement de doubler, en cinq ans, le nombre d’Ontariennes et d’Ontariens recevant des soins de santé primaires par le biais de modes optionnels de financement.
Le 30 novembre 1989, 93,75 % de l’objectif fixé par le premier ministre avait été atteint. En 1985, 11 CSC étaient opérationnels et ils servaient quelque 29 000 personnes. En 31 mars 1990, 76 OSS servaient 450 000 personnes et 32 CSC en servaient 110 000.
En 1994, le vérificateur général de l’Ontario a posé des questions sur le programme des CSC en Ontario. Il a été décidé que la province gèlerait le financement de la création de centres jusqu’à ce que les CSC puissent recueillir et soumettre des données montrant leur utilité et leur efficacité en tant que programme provincial. Parallèlement, l’ACSO avait travaillé avec les centres membres à des études d’évaluation. Cinq thèmes clés en sont ressortis, sur lesquels on recueille des données dans le contexte du cadre d’évaluation actuel. Ce travail est effectué de façon permanente dans tous les CSC, en partenariat avec l’ACSO et le ministère de la Santé.
En 1997, les centres autochtones d’accès aux soins de santé (CAASS) ont commencé à se joindre à l’Association. Ces centres sont financés au moyen de la Stratégie de ressourcement pour le mieux-être des Autochtones, qui consiste en un partenariat entre un certain nombre d’organismes politiques territoriaux autochtones, le ministère de la Santé, le ministère des Services sociaux et communautaires, la Direction générale de la condition féminine et le Bureau du vérificateur général. Les CAASS s’inspirent des CSC; toutefois, ils ont totalement intégré les pratiques de guérison traditionnellesdans leur travail.
Au début de 1999, des sites satellites à Chelmsford et à Hanmer (Centre de santé communautaire de Sudbury), ainsi que la Armstrong Health Clinic (Onden-East End CHC) ont été financés. En mai 1999, la ministre de la Santé Elizabeth Witmer a annoncé l'élimination du gel du financement. Peu après, deux nouveaux CSC et un site satellite ont été annoncés : le Kitchener Downtown Community Health Centre, le Grand Bend and Area Rural Community Primary Health Care Centre, et Crysler, un site satellite du Centre de santé communautaire de l'Estrie (Cornwall).
En avril 2004 et en novembre 2005, le ministère de la Santé et des Soins de longue durée de l’Ontario, ayant reconnu les énormes accomplissements des CSC et leur rôle crucial au sein du système de santé, a annoncé le plus important élargissement jamais réalisé à ce jour du programme des CSC dans la province, à savoir la création de 21 CSC et de 28 sites satellites de CSC. En 2010, on dénombrait 53 CSC et 28 sites satellites de CSC.
Depuis 2006, le ministère a également annoncé la création de 200 équipes de santé familiale (ESF). Après d’importantes actions de plaidoyer du secteur, le gouvernement a reconnu les ESF gérées par la communauté. L’Ontario compte aujourd’hui 25 équipes de santé familiale communautaire.
En 2009-2010, le gouvernement a par ailleurs annoncé la création de 25 cliniques dirigées par un personnel infirmier praticien. À ce jour, une clinique dirigée par un personnel IP s’est jointe à l’ACSO.
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